Jeu, cerveau et dopamine
Dans le cadre des addictions, qu’il s’agisse d’alcool, de tabac ou de jeux d’argent et de hasard, il y a systématiquement une zone du cerveau activée: c’est le circuit de la récompense. Ce dernier est fondamental à notre survie car il est responsable de la sensation de plaisir (physique et psychique). En effet, la recherche de plaisir ou l’évitement d’un déplaisir fournit la motivation nécessaire à la réalisation de comportements adaptés, permettant de préserver l'individu et l'espèce. Par exemple rechercher de la nourriture ou une relation sexuelle.
Comme le montre la vidéo ci-dessous, l’activation du système de récompense dépend de l’activation de neurotransmetteurs, comme la dopamine, qui assurent la transmission du “message de plaisir”.
Les substances (tabac, alcool, cocaïne, etc) et le jeu assurent l’activation de la dopamine afin de renforcer son plaisir. A force de se donner du plaisir et de surstimuler le circuit de la récompense, il y a un phénomène de renforcement. La personne va de plus en plus chercher son plaisir dans le produit ou le jeu, sans même y réfléchir. La vidéo ci-dessous vous permettra de mieux comprendre le phénomène.
Paradoxalement, avec la suractivation du circuit de la récompense, la personne qui joue excessivement a bien du mal à trouver du plaisir ailleurs. Les autres sources de détente lui paraissent fades, trop peu stimulantes. La “fatigue” du système dopaminergique accroît les tensions du joueur. Aller jouer devient en même temps se procurer du plaisir et éviter un déplaisir, même si les conséquences négatives s’accumulent. C’est l’instauration d’un processus de dépendance.
Existe-t-il une médication efficace ?
Partant du principe que le jeu excessif a une cause physiologique et qu’il s’apparente à une maladie, des chercheurs ont tenté de traiter le problème à l’aide de médicaments. Dans le contexte des dépendances aux substances, les pharmacothérapies visent à
1) soulager les effets de sevrage ;
2) remplacer les effets de la drogue ;
3) bloquer les effets de renforcement ;
4) soulager des troubles associés, afin de réduire l’abus de drogues indirectement.
Pour le jeu excessif, les traitements visent à atteindre les deux derniers objectifs. Le résultat recherché au moyen des médicaments est d’éliminer les effets euphoriques qui accompagnent souvent les activités de jeu. Ainsi, comme le besoin de jouer perd de son intensité, la participation au jeu est moins désirée et elle diminue. Le même médicament est également utilisé afin de réduire les risques de rechute.
A l’heure actuelle, aucun médicament n’a obtenu d’autorisation de mise sur le marché pour l’indication “jeu pathologique”. Des études se poursuivent sur des molécules prometteuses, comme les antagonistes des opiacés. Il s’agira sans aucun doute d’une aide complémentaire à l’arrêt ou à la diminution du jeu, pas d’un remède “miracle”.
Par ailleurs, on constate que la fréquence de survenue de jeu pathologique chez les patients souffrant de la maladie de Parkinson est bien supérieure à celle de la population en générale. Il s’agit de l’utilisation de médicaments qui agissent sur le système dopaminergique. Renseignez-vous auprès de votre médecin traitant.